Mardi de la CLEF #32 – De la puberté à la vieillesse : comment le temps qui passe se vit dans nos corps de femmes ?

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Mardi de la CLEF #32 – De la puberté à la vieillesse : comment le temps qui passe se vit dans nos corps de femmes ?


De la puberté à la vieillesse: comment le temps qui passe se vit dans nos corps de femmes ?

Qu’est-ce que la vieillesse ? Pourquoi, alors que le temps passe pareillement sur le corps des hommes que sur le corps des femmes, ces dernières sont-elles blâmées, stigmatisées voire désavouées pour cela ? Comment comprendre cette injonction à la jeunesse ? Quelle charge symbolique revêt de si terrifiant la vieillesse des femmes ? 

Le temps passe immanquablement sur les corps ne se souciant nullement de leur genre. Mais, au lieu d’être invitées à embrasser ce mouvement comme les hommes, dont la valeur sociale est augmentée par le temps, signe de maturité – les femmes, elles, ont pour injonction de lutter, de se débattre contre le temps qui les dépossède de toute valeur. Ronsard a cinquante ans lorsqu’il chante la beauté d’Hélène, dans son célèbre poème « Quand vous serez bien vieille », alors que cette dernière a à peine vingt ans. Il confond allègrement beauté et jeunesse, de même qu’amour et désir.

En faite, la société nous enseigne à travers la culture populaire, qu’elle soit formée par nos poètes ou nos cinéastes, que l’on est déjà vieille, peu importe notre âge, que l’on est déjà en train de vieillir. On cherche à nous effrayer avec l’épouvantail de la vieillesse, comme s’il s’agissait d’un monstre qui nous guetterait et tenterait de nous réduire à rien. 

Mais cette création monstrueuse de la société est au service d’une instrumentalisation et d’une objectivation des femmes qui fait de leur corps des ventres – qui fait que la femme est toujours une mère, qu’elle le soit déjà ou qu’elle le soit en puissance. Un corps qui ne produit plus est un corps inutile. Cette utilisation de la vieillesse comme épouvantail sert la domination masculine en ce qu’elle fait des hommes des êtres en tant que tels, qui sont à eux-mêmes leur propre fin, et les femmes des instruments, qui ne sont que des moyens en vue d’une fin.

LES INTERVENANTES :

Danielle Michel-Chich, Présidente de Femmes à la Une

Moïra Sauvage, Vice présidente du collectif Ensemble contre le sexisme, et membre du CA de Femmes à la Une

Céline Thiebault-Martinez, Présidente de la CLEF



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