Trump reconnu coupable d’agression sexuelle
L’ancien Président et prochain candidat à la présidentiel Donald Trump a été reconnu coupable d’agression sexuelle et de diffamation au civil, par un tribunal de Manhattan ce mardi 9 mai.
Elizabeth Jean Carroll, journaliste et autrice américaine, l’a accusé de viol en 1997 dans les cabines d’essayages dans grand magasin de New York. Le chef d’accusation retenu n’a pas été celui du viol mais celui de l’agression sexuelle. Il a également été reconnu coupable de diffamation sur la personne de E. Jean Caroll. Etant donné qu’il s’agissait d’une poursuite au civil et non pas au pénal, l’ancien Président n’a pas été condamné à purger sa peine en prison mais à reverser près de 5 millions de dollars à la victime. E. Jean Carroll a révélé avoir été violée par Donald Trump dans son livre intitulé “Why Do We Need Men For ? A Modest Proposal” (2019). En 2022, l’Etat de New York a fait le Adult Survival Act, qui permet d’allonger le délai de prescription pour les cas de violences sexuelles. Grâce à cette loi et dans la mouvance du mouvement MeToo, les accusations d’E. Jean Carroll ont été traitées devant une cour de justice.
Trump n’a assistĂ© Ă aucune sĂ©ance du procès, son avocat a fait savoir qu’il allait faire appel. Il a simplement postĂ©, sur son rĂ©seau social Truth (créé après avoir Ă©tĂ© banni de Twitter) : “Je n’ai absolument pas la moindre idĂ©e de qui est cette femme. Le verdict est une honte, une chasse aux sorcières qui se perpĂ©tue !”. Un procès qui met en lumière un ensemble de phrases et procĂ©dĂ©s violents et sexistes. A titre d’exemple, l’avocat de Trump a demandĂ© Ă la E. Jean Carroll “si il vous a violĂ©, pourquoi n’avez vous pas criĂ© ?”, poussant la victime Ă se justifier et Ă dire “je ne suis pas une crieuse”.Â
Une douzaine de femmes ont accusé Donald Trump de violences sexuelles ou sexistes, mais c’est la première fois qu’une accusation est discutée dans l’enceinte d’un tribunal. Au-delà des accusations pour violences sexuelles et sexistes, l’ancien Président et candidat à la primaire des Républicains fait face à de nombreux chefs d’accusation. Un certain nombre d’élu·es démocrates ont dénoncé le choix de CNN d’offrir une émission de 90 minutes qui ont marquées le retour de Trump : 90 minutes de propos sexistes, de remise en question de l’Etat de droit, qui font craindre les 4 prochaines années des Etats-Unis s’il venait à être réélu.
Projet de loi pour protéger les mineur·es des sites porno
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Mercredi 10 mai, le projet de loi sur la “sécurité de l’espace numérique” a été présenté au conseil des Ministres. il a été porté par la ministre de la transition numérique Jean-Noël Barrot, avec pour objectif notable de protéger les jeunes et les mineur·es des contenus pornographiques.
Une des mesures phares de ce projet de loi est de donner davantage de pouvoirs à l’ARCOM (Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique). Ce dernier pourra ordonner le blocage de sites pornographiques dont la vérification de l’âge n’est pas dûment appliquée, ou de décider de leur déréférencement sur les moteurs de recherche. Ainsi, il ne sera pas du ressort d’un juge mais d’une autorité administrative pour faire appliquer la loi existante.
Selon Laurence Rossignol, sénatrice de l’Oise, internet est devenu un “espace de délinquance planétaire, c’est une jungle dans laquelle il est très difficile de faire respecter la loi”. Pour rappel, Laurence Rossignol est co-rapporteure du rapport sénatorial “Pornographie: L’enfer du décor” qui met en lumière les violences dans la pornographie, et les risques d’une exposition des jeunes aux contenus pornographiques.
La solution de vĂ©rification envisagĂ©e par le gouvernement est celle du “double anonymat” : il sera nĂ©cessaire de passer par un “un tiers de confiance” qui ne connaĂ®tra pas le motif de la vĂ©rification de l’âge. Le site pornographique, qui recevra le feu vert de ce tiers de confiance, n’aura aucune information (nom, âge, contact) du·de la visiteur·se. Le “tiers de confiance” pourrait ĂŞtre la banque du·de la visiteur·se, ou son fournisseur d’énergie ou de tĂ©lĂ©phonie.Â
L’ARCOM possède dĂ©jĂ un pouvoir similaire. Depuis la loi du 30 juillet 2022, elle est censĂ©e s’assurer que les sites pronographiques vĂ©rifient l’âge des visiteur·ses. En dĂ©cembre 2021, elle a mis en demeure 5 sites pornographiques (dont le gĂ©ant Pornhub) pour infraction Ă cette exigence de vĂ©rification. Une dĂ©cision de justice est attendue le 7 juillet prochain.Â
L’enjeu de l’hĂ©ritage pour les femmes
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Au Maroc, les femmes hĂ©ritent de la moitiĂ© des hommes : c’est la loi de la ta’sib, inscrite dans le Code de la famille (2004). Pourtant, cette règle entre en contradiction avec la Constitution du Maroc de 2011 dans laquelle l’égalitĂ© entre les sexes est inscrite, et avec les conventions internationales rĂ©cemment ratifiĂ©es par le pays. Pourquoi le tabou persiste-t-il ?Â
Le ta’sib signifie l’hĂ©ritage par agnation, c’est-Ă -dire d’hommes en hommes. Si un parent meurt et qu’il n’a que des filles, alors ce seront des frères, cousins ou hommes de la famille Ă©loignĂ©e qui se partageront son hĂ©ritage. Selon les organisations fĂ©ministes, non seulement cette loi contredit le principe d’égalitĂ© entre les sexes, mais il amplifie Ă©galement le phĂ©nomène de pauvretĂ© genrĂ©e, les femmes Ă©tant largement plus dans des situations de prĂ©caritĂ© Ă©conomique que les hommes.Â
Fin fĂ©vrier, le Parti de la justice et du dĂ©veloppement (PJD, parti islamo-conservateur), a publiĂ© un avis jugeant de “dĂ©veloppement pĂ©rilleux” et de “menace pour la stabilitĂ© nationale” l’évolution du ta’sib. Quelques jours plus tard, un groupe de travail a publiĂ© un document progressiste nommĂ© “LibertĂ©s fondamentales”, dans lequel il est conseillĂ© de faire avancer le droit successoral marocain vers une meilleure rĂ©partition entre les femmes et les hommes, mais aussi une reconnaissance des conjoints non musulmans, jusque lĂ exclus de la possibilitĂ© de recevoir un hĂ©ritage.Â
L’inĂ©gale rĂ©partition de l’hĂ©ritage puise son origine dans une organisation ancienne de la situation marocaine, oĂą l’homme recevait l’ensemble de l’hĂ©ritage sur le motif qu’il Ă©tait le seul en charge du foyer. Depuis, les mentalitĂ©s et les structures familiales ont Ă©voluĂ© ; d’ailleurs, 16.7% des foyers marocains ont actuellement Ă leur tĂŞte des femmes. D’autre part, le ta’sib n’a pas de fondement coranique : aucune ligne du Coran ne dicte une rĂ©partition genrĂ©e de l’hĂ©ritage, et l’exclusion des femmes dans cette rĂ©partition. C’est bien dans le fiqh islamique (jurisprudence islamique) qu’il puise ses origines, c’est-Ă -dire dans l’interprĂ©tation temporelle des règles de la charia.Â
Bien que cette loi soit Ă©levĂ©e au rang de principe et comme fondement de l’ensemble de la famille traditionnelle telle qu’imaginĂ©e par le pouvoir en place, un certain nombre de familles contournent cette loi pour protĂ©ger leurs filles. Par exemple, les familles peuvent procĂ©der Ă des ventes fictives, Ă des donations ou rĂ©diger des des testaments pour moduler la règle. Selon une Ă©tude de la chercheuse Kholoud Milani, 70.5% des donations sont faites au profit des femmes contre 29.5% au profit des hommes, “des chiffres très rĂ©vĂ©lateurs du malaise social et qui confirment que la sociĂ©tĂ© contourne la loi pour protĂ©ger les femmes”.Â
Pour dĂ©passer le tabou, une volontĂ© politique forte est nĂ©cessaire. Peut-ĂŞtre est-ce le chemin pris par le roi Mohammad VI, qui, depuis l’annĂ©e dernière, a ouvert la voie Ă une rĂ©vision du Code de la famille.Â
Les eurdĂ©puté·es votent l’adhĂ©sion Ă la Convention d’Istanbul
Ce mercredi 10 mai, le Parlement europĂ©en a votĂ© en faveur de l’adhĂ©sion de l’Union EuropĂ©enne Ă la Convention d’Istanbul. Ce vote devrait faire pression sur les pays de l’UE qui ne l’ont pas encore ratifiĂ©e afin de se donner les moyens de lutter efficacement contre les violences Ă l’égard des femmes.Â
AdoptĂ©e en 2011 et entrĂ©e en vigueur en 2014, la Convention d’Istanbul est un traitĂ© international nĂ© au Conseil de l’Europe pour fixer des normes juridiquement contraignantes afin de prĂ©venir et lutter contre les violences envers les femmes. Elle oblige les pays l’ayant ratifiĂ©e Ă adopter une lĂ©gislation rĂ©primant la violence Ă l’égard des femmes (notamment la violence psychologique, le stalking, la violence physique et sexuelle, le mariage force, les mutilations gĂ©nitales, le harcèlement sexuel…). C’est le premier instrument juridiquement contraignant Ă lutter contre les violences faites aux femmes au niveau pan-europĂ©en.Â
L’UE a signĂ© la Convention en 2017 mais la ratification s’est confrontĂ©e aux dissensions des Etats-membres. Certains Etats Ă©taient notamment rĂ©ticents Ă la dĂ©finition du “genre” telle que dĂ©finie par la Convention. De toute Ă©vidence, ces pays illustrent Ă©galement une volontĂ© politique faible pour faire de l’égalitĂ© entre les sexes et les droits des femmes une prioritĂ© nationale. 6 pays, la Bulgarie, la TchĂ©quie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie et la Slovaquie ont refusĂ© de ratifier le texte. La Pologne a annoncĂ© son souhait de s’en retirer.Â
Grâce Ă un avis de la Cour de Justice de l’Union EuropĂ©enne (CJUE) d’octobre 2021, l’UE n’a pas besoin du consensus de l’ensemble des Etats-membres pour ratifier la Convention d’Istanbul. En raison du partage de compĂ©tence entre l’Union EuropĂ©enne et les pays membres, la portĂ©e de cette adhĂ©sion devrait se restreindre aux dispositions relatives Ă la coopĂ©ration judiciaire en matière pĂ©nale et Ă l’asile. Cependant, sur les plans symbolique et politique, ce vote met la pression sur les pays prĂ©cĂ©demment citĂ©s pour ratifier au plus vite la Convention. Ce vote s’inscrit dans la prĂ©sidence suĂ©doise du Conseil de l’UE qui avait fait de la ratification de la Convention une prioritĂ© de son mandat.Â
Jeudi 11 mai dernier, Clarisse Agbegnenou a remportĂ© la mĂ©daille d’or aux championnats de judo -63 kilos pour la 6ème fois dans sa carrière.
C’est une grande victoire pour la judoka tricolore, qui a donnĂ© naissance Ă un enfant il y a Ă peine 11 mois.
Au-delĂ de ses exploits sur le tatami, Clarisse Agbegnenou est Ă©galement investie pour une meilleure mixitĂ© dans le sport et une plus grande reprĂ©sentation des femmes dans le sport de haut niveau.Â
Elle partage rĂ©gulièrement aux journalistes sa perception du sexisme dans la sociĂ©tĂ©, sexisme qu’elle a notamment remarquĂ© très jeune, au moment de choisir un sport. Elle raconte avoir Ă©tĂ© incitĂ©e aux sports collectifs, Ă la danse ou Ă la gym, considĂ©rĂ©s comme plus « adaptĂ©s » pour les filles. Après avoir revendiquĂ© son choix de faire du judo, elle a Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă d’autres enjeux : le stress du kimono blanc lorsqu’elle a eu ses règles, le regard des autres face Ă une femme musclĂ©e…
Aujourd’hui, Clarisse Agbegnenou fait partie des championnes engagĂ©es. Elle a dĂ©noncĂ© le sexisme persistant dans le sport et le manque de prise en compte de l’expĂ©rience des femmes en posant torse nu Ă la une du journal l’Equipe. Ce dernier titre « Parfois, on oublie qu’on a des seins. Douloureux, encombrants, mal protĂ©gĂ©s et parfois source de polĂ©mique, les seins sont-ils les ennemis du sport de haut niveau ? Les championnes rĂ©pondent ». Elle est Ă©galement ambassadrice de la marque de lingerie menstruelle RĂ©jane et lutte pour briser le tabou sur les règles au sein du sport de haut niveau. Autre exemple notable, Clarisse Agbegnenou fait parti des « 109 Marianne » qui ont rĂ©digĂ© une lettre pour mille petites filles nĂ©es le 8 mars 2021 pour la campagne ‘1000 possibles’. Elle conclut sa lettre par les propos suivants :
« Tant de commentaires désagréables et négatifs, et je me dois de te dire que dans ta vie, certains t’empêcheront d’exploiter tout ton potentiel, et chercheront n’importe quelle excuse pour critiquer ta réussite ou même t’imposer une pseudo norme, simplement parce que tu es une femme.
Lorsque HĂ©lène Arden a lu La Tresse de Laetitia Colombani, elle l’a de suite imaginĂ© sur une scène de théâtre. Elle a appelĂ© les Ă©ditions Grasset, qui lui ont demandĂ© un CV. PersuadĂ©e qu’envoyer un CV la desservirait dans la mise en Ĺ“uvre de ce projet, elle a prĂ©fĂ©rĂ© Ă©crire directement Ă l’auteure. Quelques jours plus tard, Laetitia Colombani lui rĂ©pond et lui donne son autorisation pour adapter son roman au théâtre.Â
HĂ©lène Arden a choisi de rester fidèle Ă l’histoire, aux dĂ©coupages, au texte. Alors, que ce soit dans le roman ou au théâtre, on dĂ©couvre le destin croisĂ© de trois femmes ; Smita en Inde, Giulia en Sicile et Sarah au Canada. Les destins de ces trois femmes se tressent dans un Ă©lan de libertĂ©.Â
La particularitĂ© de la mise en scène d’HĂ©lène Arden (accompagnĂ©e de ValĂ©ry Rodriguez) est qu’elle est seule sur scène pour incarner trois femmes, sur trois continents diffĂ©rents, trois rĂ©alitĂ©s bien distinctes.Â
On comprend sans aucune difficultĂ© de quel personnage il s’agit grâce au jeu d’actrice Ă©poustouflant d’HĂ©lène Arden. Les lumières rendent service Ă la comprĂ©hension de la pièce et donnent de la texture Ă la mise en scène sobre, volontairement vide.Â
Cette pièce d’une heure traite de violences Ă©conomiques, d’injustices sociales, du corps malade, mais aussi, d’histoire d’amour, de libertĂ©, de liens familiaux et du pouvoir de la spiritualitĂ©, de la sororitĂ© et de libertĂ©. A voir Ă la ComĂ©die Bastille jusqu’à fin juin.Â