COMMUNIQUE DE PRESSE 06/11/2024 – Réélection de Donald Trump, les droits des femmes en État d’urgence

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COMMUNIQUE DE PRESSE 06/11/2024 – Réélection de Donald Trump, les droits des femmes en État d’urgence

 

Communiqué de presse

Réélection de Donald Trump, les droits des femmes en État d’urgence

 

Ce mardi 5 novembre, Donald Trump a été réélu à la présidence des États-Unis. Ce résultat marque un recul profond pour les droits des femmes, des minorités et des communautés les plus vulnérables. Alors que la révolution MeToo, initiée aux Etats-Unis, a contraint la société à regarder en face le continuum des violences à l’égard des filles et des femmes, la réélection de Donald Trump nous inquiète pour l’avenir des droits des femmes états-uniennes et son retentissement dans le monde entier. Cette réélection ne représente pas seulement l’élection d’un candidat, mais la victoire d’une vision misogyne de la société où la liberté des un.e.s prime sur l’égalité entre tous et toutes.

Les Etats-Unis de Donald Trump, c’est cela :

  • Un Président qui dénie les droits des femmes : Trump et son administration ont multiplié les attaques contre les droits et la santé reproductifs, avec des tentatives répétées pour limiter l’accès à l’avortement, réduire les budgets pour les programmes de santé des femmes et un mépris manifeste pour les questions de discrimination sexuelle au travail. L’exemple le plus concret étant, à l’initiative de Donald Trump et conformément à ses promesses de campagne, le renversement de l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait aux femmes le droit d’accéder à l’avortement. Grâce à la nomination de trois juges conservateurs (Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett), la Cour suprême a basculé idéologiquement, permettant ainsi la décision de 2022 qui a supprimé ce droit constitutionnel.

  • Un Président accusé de violences sexuelles : Plus de vingt femmes ont accusé Trump de harcèlement, d’agressions sexuelles et, dans certains cas, de viols, couvrant une période allant des années 1980 aux années 2000.

  • Un Président qui a limité le financement des associations de terrain : Donald Trump et son administration ont réduit les financements destinés à soutenir les victimes, en affaiblissant notamment le “Violence Against Women Act” (VAWA), un programme qui vise à protéger et soutenir les femmes victimes de violences domestiques (National Coalition Against Domestic Violence).

  • Un Président qui a menacé la démocratie : Donald Trump est l’initiateur de l’insurrection au Capitole du 6 janvier 2021, jour où le Congrès se réunissait pour certifier les résultats de l’élection présidentielle que Joe Biden avait gagné quelques semaines auparavant. La Cour du Colorado a déclaré l’inéligibilité de l’ex-Président en raison de son rôle dans ce mouvement de violence à l’égard de la démocratie. En mars 2024, la Cour suprême des États-Unis, dominée par les juges nommés par Donald Trump et ayant déjà voté pour l’abrogation de Roe v. Wade, a annulé cette décision. Aujourd’hui encore, Trump refuse de reconnaître sa défaite aux dernières élections présidentielles qui ont conduit à l’élection de Joe Biden.

  • Un Président indifférent aux inquiétudes sociales : En 2017, la promulgation de la Tax Cuts and Jobs Act (TCJA) a réduit le taux d’imposition des sociétés de 35 % à 21 %. Si cette réforme a brièvement stimulé l’économie et baissé le taux de chômage, elle a surtout profité aux grandes entreprises, augmentant les inégalités économiques déjà graves : en 2021, les 1 % des Américain.es les plus riches possédaient environ 32 % de la richesse totale du pays, tandis que les 50 % les moins riches ne détenaient que 2,6 % de cette richesse, selon la Federal Reserve

  • Un Président conciliant avec les mouvements de haine : Le mandat de Donald Trump a été marqué par une hausse des crimes de haine, avec une augmentation de 17 % en 2017 et plus de 7 300 incidents signalés en 2019 (FBI). Cette augmentation est attribuée en partie aux discours polarisants de Trump et à sa réticence à condamner explicitement les mouvements suprémacistes et les actes de violence racistes.

  • Un Président qui a exacerbé les politiques anti-migratoires : Sous l’administration Trump, les politiques migratoires se sont durcies de manière drastique, impactant de manière disproportionnée les femmes et les enfants, en particulier à la frontière sud des États-Unis. En 2018, la politique de “tolérance zéro” a conduit à la séparation de plusieurs milliers d’enfants de leurs parents. Ces nouvelles politiques anti-migratoires ont réduit l’accès à une protection pour les femmes fuyant des violences domestiques et des menaces de mort dans leur pays d’origine.

  • Un Président fortement climato-sceptique, au détriment des femmes et des communautés vulnérables : Pendant son mandat, Donald Trump a multiplié les déclarations climatosceptiques, qualifiant le changement climatique de “Chinese Hoax”, (en français, invention chinoise) conçue pour freiner l’industrie américaine. Il a également affirmé à plusieurs reprises que les scientifiques climatologues étaient corrompus et avaient des “agendas politiques”. En 2017, il a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris, affirmant que cet engagement était injuste pour l’économie américaine. En minimisant l’urgence climatique et en affaiblissant les réglementations environnementales, Donald Trump a contribué à une accélération du dérèglement climatique, qui pèse plus lourdement sur les femmes, en particulier dans les communautés les plus vulnérables.

Dans ce contexte alarmant, la solidarité féministe devient cruciale. Nous appelons les femmes, les associations, les défenseur·es des droits humains et toutes celles et ceux qui croient en l’égalité, à se mobiliser contre les futures attaques sur les droits des femmes. Cette élection ne doit pas signifier la fin de nos luttes. Au contraire, elle doit nous pousser à intensifier nos combats pour défendre nos droits, nos corps et nos vies.

Notre mobilisation internationale doit continuer à s’appuyer sur les principes universels des droits humains et des droits des femmes, tels que ceux de la CEDEF des Nations Unies — texte qui, rappelons-le, n’a toujours pas été ratifié par les États-Unis. Le 20 janvier, Donald Trump prêtera de nouveau serment en tant que président des États-Unis. Dès aujourd’hui, nous devons nous préparer à défendre nos droits avec encore plus de force. 

L’heure est à la vigilance, à la solidarité et à l’action. Alors que Donald Trump veut nous faire taire, nous ferons du bruit. Nous ne lâcherons pas. Nous ne baisserons pas les bras. Nous serons dans les rues, dans les tribunaux, dans les institutions et nous continuerons à faire entendre notre voix, pour que l’avenir des femmes ne soit pas sacrifié sur l’autel du conservatisme et du pouvoir politique.

 

Contact presse : Alyssa Ahrabare, Présidente / clef.femmes@gmail.com