Mardi de la CLEF #25 : « Parcours de femmes défenseures des droits »
17 mai 2023COMMUNIQUE DE PRESSE : Prostitution: ni un travail, ni du sexe ! Journée de sensibilisation pour l’abolition
31 mai 2023Revue de presse féministe & internationale du 15 au 26 mai
FRANCE
De nouvelles mesures pour lutter contre les violences conjugales.
Lundi 22 mai, en réponse à la “grande cause du quinquennat”, un rapport parlementaire a été remis au garde des sceaux M. Eric Dupond-Moretti. Ce dernier détaille les mesures concrètes adoptées par le gouvernement pour lutter efficacement contre les violences conjugales.
Ce rapport nommé “Plan rouge vif”, co-dirigé par la députée Renaissance, Emilie Chandler, et la sénatrice UDI, Dominique Vérien, contient 59 propositions dont certaines semblent plus laborieuses que d’autres.
Ainsi, le ministre de la justice a annoncé suivre le rapport en créant des “pôles spécialisés” dédiés aux cas de violences intrafamiliales dans tous les tribunaux. Ils seraient composés d’une équipe d’acteurs spécifiques mais le cadre reste à être fixé par décret d’ici la fin de l’été. Une autre mesure serait la prononciation d’ordonnances de protection dans les 24h suivant leur demande, en cas d’urgence extrême. L’ordonnance serait prise dans l’immédiat et examinée ensuite par un juge de manière contradictoire, afin de ne pas violer les droits de la défense ni la présomption d’innocence.
Le dernier Grenelle des violences conjugales de 2019 avait déjà permis des avancées dans la mise en œuvre des politiques visant à lutter contre les délits de violences qui peuvent, dans certains cas, se transformer en crimes de féminicides. Pourtant, les cas de violences conjugales sont toujours en hausse avec plus de 200 000 victimes recensées par le ministère de l’intérieur en 2021 et déjà 47 féminicides en 2023 selon l’association Nous Toutes. Même si ces chiffres peuvent s’expliquer par une croissance du nombre de plaintes et des condamnations, il n’en reste pas moins un échec de coordination entre les différents acteurs investis et un manque de suivi des auteurs violents. Les parlementaires préconisent donc la création d’un nouveau fichier recensant les auteurs de violences conjugales. Les dispositifs comme le bracelet anti rapprochement et les téléphones grave danger nécessitent, eux aussi, des améliorations, dans leur approche technique comme dans leur délivrance. Enfin, comme le préconise Mme Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, il est nécessaire de continuer à former les personnes “à tous les niveaux de la chaîne” qui sont responsables de la protection des victimes et du traitement des auteurs.
Bien qu’il soit prometteur, ce rapport fait l’objet de critiques de la part de certaines associations féministes comme la Fondation des femmes. Pour sa présidente, Mme Anne-Cécile Mailfert, il est encore “très peu ambitieux par rapport au problème des violences familiales, qui est massif”.
Le Monde, « Violences conjugales : le gouvernement détaille de nouvelles mesures« , 22 mai 2023.
Radio France, « Rapport Parlementaire sur les violences intra familiales : quelles pistes pour en finir avec les féminicides« , 22 mai 2023.
Serbie
En Serbie, le droit à l’avortement est toujours menacé.
Ce vendredi 12 mai, une énième conférence pro-vie s’est tenue dans la capitale, Belgrade.
Les militants anti-choix dénoncent l’existence d’un lien de causalité entre la possibilité d’avorter librement et la baisse des naissances dans le pays. Pourtant, 60% des femmes serbes ayant eu recours à l’avortement sont, plus tard, devenues parents. C’est notamment cet argument qu’a rappelé l’organisation féminisite BeFem a l’occasion d’une conférence de presse pour rappeler l’importance du droit à l’avortement pour le pays.
Le droit à l’avortement est encore remis en cause malgré une loi autorisant l’IVG relativement ancienne. En effet, le droit à l’avortement est légalisée le 7 octobre 1977 et autorise l’avortement sur déclaration écrite de la femme enceinte. Cependant la pratique encadrée de l’avortement est encore plus ancienne que la loi en tant que telle.
Dès le XIXe siècle il est possible de recourir à l’avortement au sein des établissements médicaux. En 1929 une loi autorise l’avortement pour raisons médicales et dès 1952 l’avortement est dépénalisé. La légalisation de l’IVG résulte d’une tentative de la part des dirigeants communistes de supprimer l’avortement illégal et de réduire la mortalité qui en découle. Aussi, la loi intègre le programme d’émancipation des femmes dans lequel les droits reproductifs ont une place importante. Entre les années 50 et 70 l’avortement est progressivement libéralisé jusqu’à ce qu’il devienne possible pendant les 10 premières semaines de grossesse à la fin des années 70. A l’époque, la Yougoslavie, dans laquelle la Serbie est comprise, est l’un des trois seuls pays à introduire le droit reproductif dans sa constitution.
Au début des années 2000 plus de 200 000 avortements sont effectués chaque année en Serbie, l’avortement représentant la méthode de contraception la plus utilisée dans le pays. Pourquoi ? Plusieurs spécialistes ont mis en avant une méconnaissance et une méfiance des moyens de contraceptions modernes de la part de la population. Ainsi, le taux élevé d’avortement et la baisse de la natalité attirent l’attention de la population et des autorités publiques serbes.
En 2017, le clergé Orthodoxe attaque directement le droit à l’avortement. En effet, au cours d’une messe l’Évêque Amfilohije compare le nombre d’avortements qui ont lieu chaque année au nombre de morts causés par les régimes totalitaires italiens et allemands. Face à ces allégations, la classe politique serbe demande des sanctions disciplinaires envers cet évêque car ses propos représentent une violation de la loi sur la discrimination. En revanche, la haute autorité de l’Église orthodoxe refuse de sanctionner l’évêque avançant l’argument que “le devoir des femmes est de donner naissance afin de régénérer la nation”. De plus, le patriarche de l’Église orthodoxe et le Président de la République de l’époque, Aleksandar Vuvic, se sont rencontrés afin de discuter de leur inquiétude face au taux de natalité très bas en Serbie. Aleksandar Vuvic vient d’être réélu à la tête du pays.
Ainsi, le droit à l’avortement et son accès sont de plus en plus remis en question depuis le XXIe siècle.
Euractiv, « Serbian women face feminicide, abortion ban« , 15 mai 2023.
L’Orient le Jour, « Serbie: attaques du clergé orthodoxe contre le droit à l’avortement« , 30 octobre 2017.
Wikipedia, « Avortement en Serbie« , mis à jour le 10 mai 2023.
Union Européenne
Une action au Parlement Européen pour sensibiliser à l’abolition de la prostitution.
Le lundi 22 mai dernier, l’association European Network of Migrant Women et ses partenaires CAP international, Swedish Women’s Lobby, SPACE International et Equality Now ont organisé une journée d’action pour une Europe sans prostitution (#FreeFromProstitution).
La journée comprenait également une conférence concernant les discriminations croisées dans le système prostitutionnel, présentant les témoignages de survivantes de la prostitution, des présentations par des expert.es international.aux et des interventions par les membres du Parlement Européen.
A l’heure actuelle il n’existe pas de législation spécifique à l’Union Européenne sur la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Le 8 mars 2022, la Commission européenne a proposé une directive sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (directive VAWG – Violence Against Women and Girls). Cette directive a pour ambition de garantir un niveau minimal de protection contre ces violences dans l’ensemble de l’UE. Elle vise à faire caractériser une série d’actes et de comportements (notamment les mutilations génitales féministes et la cyberviolence) en infraction pénale. Par ailleurs, elle permettra de garantir l’accès à la justice, le droit de demander réparation et l’accès gratuit aux lignes d’assistance téléphonique aux centres de crise contre le viol pour les victimes. Le vote de la directive est prévu pour le 31 mai 202, bien qu’il risque d’être reporté.
Cette directive VAWG pourra compléter la Convention d’Istanbul. Jusqu’à présent, il s’agit du plus grand texte international dédié à la lutte contre les violences contre les femmes et aux violences domestiques. Toutefois, bien que certains pays aient ratifié la Convention d’Istanbul d’autres s’y sont opposés. En ce sens, la récente ambition du Parlement Européen de faire adhérer l’Union Européenne à la Convention est un pas symbolique et ambitieux pour le droit des femmes.
Parlement Européen, « Proposal for a DIRECTIVE OF THE EUROPEAN PARLIAMENT AND THE COUNCIL on combating violence against women and domestic violence« , 8 mars 2022.
Monde
Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie.
Ce mercredi 17 mai 2023 signe la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie aussi appelée IDAHOT pour y inclure toute les formes de discrimination et violences subies par les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, non binaires, intersexuées et queer (LGBTIQ).
A cette occasion, l’ONU a lancé une campagne “free equal” (libres et égaux) pour sensibiliser et lancer un appel au don. Un site est dédié pour relayer les informations importantes, à destination des Etats, des entreprises privées et de la population en général.
Du côté de l’Union Européenne, le bâtiment de la Commission Européenne est orné d’un drapeau arc-en-ciel pour la journée. La commissaire à l’Égalité, Helena Dalli, soutient que “nous devons continuer à lutter pour une Union de l’égalité, dans laquelle chaque personne peut être elle-même et aimer qui elle choisit”. En avril, l’Union avait communiqué sa stratégie en faveur de l’égalité et du traitement à l’égard des personnes LGBTIQ pour 2020-2025. En effet, face au non-respect des valeurs fondamentales européennes par un certain nombre d’Etats membres (principalement la Hongrie et la Pologne), la Commission a relevé un taux inquiétant et croissant d’actes homophobes.
Le 17 mai est aussi une date symbolique. Ce même jour en 1990, l’homosexualité a officiellement été retirée de la liste des maladies mentales de l’OMS. Mais pour la France, cette journée marque surtout le 10ème anniversaire de la loi ouvrant le mariage pour tous.
Le Ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, profite de ce mercredi pour lancer une nouvelle campagne de prévention et de sensibilisation contre les LGBT+phobies nommée “ici on peut être soi”. Cette initiative rejoint les positions tenues par SOS homophobie dans son tout nouveau rapport qui tire la sonnette d’alarme. Selon l’association, une agression homophobe arrive tous les deux jours en France et les cas de transphobie sont en hausse depuis 2020. Ce début d’année 2023 a également été marquée par le suicide de Lucas, 13 ans, du à l’harcèlement qu’il subissait du fait de son orientation sexuelle.
Ainsi, cette journée permet de sensibiliser aux dégâts de l’homophobie sur la vie des personnes concernées et l’importance de lutter contre la descrimination pour les prévenir. Il est aussi important de rappeler que l’homophobie constitue un délit, qu’il prenne la forme d’injure, de diffamation, de discrimination ou de violences. Si la prévention ne suffit pas, les victimes ont des droits qui se doivent d’être effectifs (ce qui n’est pas toujours le cas).
Commission européenne, « Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie 2023« , 17 mai 2023.
Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, « Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie : Pap Ndiaye lance la nouvelle campagne de prévention et de sensibilisation contre les LGBT+ phobies « ici on peut être soi »« , mai 2023.
Libres & égaux, « Comment agir« .
FRANCE
Initiative Drive Lay : une application de covoiturage par les femmes et pour les femmes.
Deux étudiantes à NEOMA Business School de Rouen prennent l’initiative d’une nouvelle application de covoiturage 100% féminine.
Le concept est né lors d’un Hackathon organisé par l’incubateur de leur école de commerce en mars 2023. Deux étudiantes, Camille Cottard et Valentine Maguet, qui a depuis quitté le projet, sont à l’origine de ce projet. Il part du constat de l’insécurité lié à l’utilisation d’un service de covoiturage (pour des courts ou longs trajets) qui touche en priorité les femmes.
En effet, selon ONDRP (Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales) une femme sur deux se sent en insécurité lors d’un trajet en transports en commun (2018), le même taux de femmes déclarent également arrêter de prendre les transports à partir d’une certaine heure. Face à ce constat, les deux étudiantes ont proposé un service de covoiturage féminin. L’idée a particulièrement interpellé les incubateurs de l’évènement qui leur ont proposé de mener à terme le projet. L’application proposerait un modèle du type de blablacar (trajets interurbains) tout en proposant des trajets intra-urbains. Cependant, il a été mis en avant l’existence de plusieurs initiatives de la sorte par les VTC parisiens par exemple, comme Drive 4 U, Femme au Volant ou encore Kolett. Cependant, les créatrices du projet insistent sur le fait qu’il n’existe pas sur le marché d’initiative 100% féminine.
L’intention des créatrices est que “chaque femme souhaitant covoiturer avec d’autres femmes puisse avoir une plateforme d’échange avec des profils féminins certifiés”, explique Camille Cottard. L’objectif est que chaque femme soit sûre de voyager en sécurité : pour cela, au moment de l’inscription sur la plateforme, les femmes devront envoyer une photo de leur pièce d’identité, mais aussi se filmer avec. La créatrice assure que chaque profil sera vérifié, le but étant d’assurer la sécurité des femmes par un contrôle de l’identité des utilisateur·rices et d’éviter les fausses identifications.
Pour l’instant Drive Lady se limite à un groupe Facebook regroupant environ 300 membres, proposant des trajets par ce biais. Camille Cottard assure cependant que l’application est en cours de développement et devrait être lancée d’ici septembre 2023.
RTL, « Drive Lady : l’application de covoiturage réservée aux femmes« , 16 mai 2023
BFMTV, « Drive Lady : une étudiante normande crée une application de covoiturage réservée aux femmes« , 14 mai 2023
Libération, « Covoiturage 100% féminin : à Rouen, Drive Lady veut faire l’appli et le beau temps« , 12 mai 2023
A l’occasion de la sortie de son roman autobiographique, Poor-Grit, courage and the life-changing value of self-belief, nous vous présentons le parcours de Katriona O’Sullivan, 46 ans, professeure des universités irlandaise.
Katriona grandit dans un quartier défavorisé de Coventry dans les Midlans de l’Ouest en Angleterre, elle est la plus jeune d’une fratrie de cinq enfants avec deux parents addicts à l’héroïne. Son père est incarcéré quand elle est enfant et elle est utilisée pour introduire des drogues en prison. Elle subit de nombreuses négligences de la part de ses parents, négligences qui finissent par être remarquées à l’école, une de ses professeures la prend donc sous son aile et lui offre à la fois de l’amour et un soutien pratique face au manque de soins dans son foyer familial. De l’autre côté, elle se sent souvent rejetée du fait de sa pauvreté, un rejet de la part des enfants mais aussi de la part de certains adultes.
A quinze ans elle tombe enceinte, ses parents ne veulent pas qu’elle élève cet enfant à leur domicile, elle se retrouve donc à la rue. Avant la naissance de son fils, elle obtient un logement “maman-enfant”. Après la naissance de son fils, elle noie son enfance traumatisante dans la drogue, l’alcool, les boîtes de nuit et le sexe. Sa famille lui vient finalement en aide, elle rentre en Irlande avec son père, désormais sobre, et son fils et entame son parcours de sobriété en intégrant un centre de désintoxication. Elle met plusieurs années à se remettre de ses addictions mais reste convaincue que sa place est en bas de la société.
Un jour elle rencontre une femme qu’elle connaissait, elle aussi mère célibataire ayant grandit dans la pauvreté, qui étudie désormais le droit au Trinity College de Dublin grace au projet Trinity Access Programm. A la suite de cette rencontre, elle se rend à l’université pour demander les conditions d’accès au programme. Retourner sur les bancs de l’école n’a pas été facile pour Katriona mais elle parvient à mener à bout son cursus en psychologie qui la mène jusqu’au doctorat, elle se spécialise sur les questions d’addiction.
Elle est maintenant maîtresse de conférences en compétences numériques au département de psychologie de l’Université de Maynooth. Au cours de sa carrière, elle a travaillé avec des décideurs politiques pour développer des stratégies autour de l’éducation et de l’inclusion, elle a également été conférencière invitée à l’ONU, au Forum mondial sur l’éducation, à l’atelier européen d’actions sur les femmes et la numérisation. Plus récemment, le programme qu’elle dirige pour améliorer l’accès des filles de la classe ouvrière à l’éducation dans les domaines des STIM (science, technologie, ingénierie, mathématiques) a remporté le prix de l’initiative la plus percutante aux Women in Tech Europe Awards à Amsterdam.
Son livre, Poor, traite ainsi de la complexité de l’addiction, la pauvreté et du parcours de l’auteure pour en sortir. Face à ce parcours de vie, il est nécessaire de pointer la résilience et la volonté dont Katriona O’Sullivan a su faire preuve.
The Guardian, « Raised by addicts, abused, neglected, broke : how Katriona O’Sullivan escaped her fate », 17 mai 2023.
Independent.ie, « From homeless and expecting at 15 to a lecturer at Trinity College« , 26 mars 2017.
Chine : les femmes aussi veulent avoir accès aux platines.
A Shanghai, la DJ Eloise Fan a créé un espace féministe et féminin afin de lutter contre la domination masculine dans le milieu musical de la nuit.
Alors qu’en Chine ce domaine est presque exclusivement masculin, la disc jockey de 30 ans a décidé de créer son label de musique électro “Scandal” et de sortir une première compilation réunissant des artistes féminines. Elle propose également, à celles qui le souhaitent, des formations pour apprendre le métier de DJ et des soirées exclusivement féminines. L’initiative est un véritable bouleversement dans ce pays où les femmes qui apprécient les bars et les discothèques sont étiquetées comme ayant des “mœurs légères”. En effet, il est encore très tabou pour une femme de profiter de la vie nocturne, tabou qui se mêle à des risques de harcèlement, dans les bars comme dans la rue. La misogynie ne manque pas non plus d’être exposée par les hommes pour attester de leurs pouvoirs et de leur richesse (escort girl, acheter des boissons aux femmes pour espérer des faveurs…).
Eloise Fan veut donc “accroître la visibilité des femmes DJ et faire en sorte que plus de gens les remarquent ». Pourvu encore de stéréotypes, le milieu de la nuit demande aux DJ femmes d’être “sexy” pour qu’elles puissent plaire aux yeux des hommes plutôt qu’à être appréciées pour leur musique. Les femmes doivent donc redoubler d’effort pour se faire un nom et s’écarter de l’ombre de leurs collègues masculins. Depuis la politique de l’enfant unique, les parents demandent également à leurs filles de ne pas s’orienter vers une voie “risquée” comme celle de la musique et encore moins lorsqu’elle est produite durant la nuit. Vient s’ajouter le contrôle politique du gouvernement à l’égard des mouvements sociaux, notamment féministes, et l’impossibilité pour les femmes de se revendiquer ouvertement comme telles. Certains groupes musicaux ont donc été censurés ou privés de financement en raison de paroles jugées trop revendicatives. En somme, le projet de Scandal est d’autant plus de réclamer un respect pour les femmes DJ et d’être un exemple pour les futures musiciennes qui auraient peur de se lancer aux platines, plutôt que de se déclarer ouvertement féministe. Pourtant, il en a bien la coloration.
La Depeche, « En Chine, des femmes DJ veulent casser les codes de la nuit« , 14 mai 2023.
TV5 Monde, « En Chine, les femmes DJ tentent de s’imposer« , 16 mai 2023.