Pouvez-vous présenter l’Organisation internationale de la francophonie, OIF ?
L’OIF est une organisation internationale ayant pour mission de mettre en œuvre la coopération multilatérale des 88 États et gouvernements de la Francophonie. La Francophonie, aujourd’hui, ce sont 300 millions de locuteurs ayant le Français en partage, hommes et femmes, répartis sur les cinq continents. Le dispositif de la Francophonie est fixé par la Charte de la Francophonie, adoptée en 1997. Sa plus haute instance est le Sommet de la Francophonie, sa clé de voûte la Secrétaire générale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo, depuis son élection en octobre 2018.
L’organisation apporte à ses membres un appui dans l’élaboration ou la consolidation de leurs politiques et mène des actions de politique internationale et de coopération multilatérale, selon quatre grandes missions. Si le mandat initial de l’OIF visait essentiellement à promouvoir la langue française, le plurilinguisme et la diversité culturelle, elle n’est pas là que pour défendre la langue française. L’OIF incarne et défend des valeurs communes comme la solidarité, la diversité culturelle, la démocratie, les droits de l’homme, l’égalité femmes-hommes, le droit à l’éducation, à travers également :
Nous œuvrons à travers les Directions et unités programmatiques, les Directions et services d’appui, et les représentations extérieures de l’OIF aux côtés de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et de quatre opérateurs : l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), TV5MONDE, l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et l’Université Senghor à Alexandrie. Deux conférences ministérielles, à savoir : la Conférence des Ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (Confemen) et la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (Confejes) complètent ce dispositif.
Pourquoi l’OIF s’engage-t-elle en faveur des droits des femmes et de l’égalité femmes-hommes ?
Les femmes représentent la moitié de l’humanité, voire même un peu plus. Elles ont le pouvoir de transformer les sociétés, une contribution particulière, dont le monde ne saurait se passer. La résilience des femmes fait tenir le monde. Elles puisent dans leurs propres ressources, saisissent les opportunités ou les créent, rebondissent, trouvent les voies, tracent leurs propre chemins et arrivent à se frayer une place, en veillant toujours au bien-être de leurs enfants et de leurs familles. Au quotidien, face aux crises, aux violences, elles surmontent les obstacles et les moments douloureux de la vie, démontrant ainsi qu’elles méritent d’occuper la place qui leur revient. Il se trouve cependant que Les femmes, y compris celles de l’espace francophone vivent en effet pour la plupart dans des sociétés régies y compris celles par des normes et stéréotypes sexistes, qui valorisent la domination masculine, desquels découlent plusieurs inégalités et discriminations. Elles ont notamment un accès contraint à l’éducation, des barrières multiformes à leur pleine expression et au développement de leur incroyable potentiel, qui les placent dans des situations de vulnérabilité disproportionnée par rapport aux hommes.
Ces femmes sur les cinq continents, doivent pouvoir être accompagnées pour mieux contribuer à tous les aspects de la vie sociale, politique et économique, faire entendre leur voix, être écoutées, tout en s’épanouissant. Se priver de ces ressources humaines incroyablement dévouées, inventives et résilientes, ne pas inclure les femmes dans les processus de développement va à l’encontre de leurs droits, que tous les pays de l’espace francophone se sont engagés à promouvoir en adhérant aux conventions internationales et en se dotant de politiques, stratégies, dispositifs et mesures à cet effet. De plus agir de la sorte est contreproductif.
Pour toutes ces raisons, depuis plus de vingt ans, depuis l’organisation en 2000 à Luxembourg de la « conférence internationale des femmes », sous l’égide de la Francophonie, l’OIF a placé l’égalité entre les femmes et les hommes, au cœur de son action. Une attention particulière est portée aux jeunes et aux femmes ainsi qu’au numérique dans l’ensemble des actions de l’OIF. Les chefs d’états et de gouvernement de la Francophonie sont convaincus qu’il ne saurait y avoir de développement durable, de paix et de démocratie véritables dans notre espace sans une pleine participation des femmes. Lors du XVIIème Sommet des chefs d’états, tenu en 2018 à Erevan, en Arménie, pour faire de l’égalité une réalité pour tous et toutes, ceux-ci ont adopté la « Stratégie de la Francophonie pour l’égalité entre les femmes et les hommes, les droits et l’autonomisation des femmes et des filles ».
Cette stratégie vise 5 domaines prioritaires :
– les droits des femmes et des filles,
– l’éducation et la formation des femmes et des filles ;
– l’autonomisation économique des femmes et des filles ;
– le leadership et la participation des femmes et des filles aux sphères décisionnelles dans la vie politique, économique, sociale et culturelle ;
– l’institutionnalisation de l’EFH au sein de la Francophonie
Soucieuse de l’impact des actions menées et devant tenir compte de ses ressources limités, tout en accompagnant toutes ces problématiques, tant dans son plaidoyer que dans ses actions de terrain,
l’OIF a choisi de mettre un accent particulier sur l’éducation et l’autonomisation des femmes et des filles, qui sont nos deux niches prioritaires d’intervention en matière d’EFH. L’éducation est un terreau pour l’autonomisation économique des femmes et les filles, lesquelles sont plus outillées à préserver leurs droits, à devenir plus compétentes, plus employables, plus aptes à la négociation et à davantage participer aux processus décisionnels. Ainsi ces deux thématiques « ouvrent la porte » à toutes les autres thématiques de la stratégie d’Erevan.
Dans ce cadre, l’OIF s’est attelée à donner vie à la Stratégie EFH de la Francophonie, comme en témoignent notamment les quelques actions clés menées récemment :
Pourquoi l’OIF est-elle partenaire du FORUM INTERNATIONAL DES DROITS DES FEMMES organisé par la CLEF du 4 au 7 avril 2021 ?
Ce Forum international des droits des femmes sera l’occasion pour les organisations féminines francophones d’échanger sur les défis majeurs auxquels les femmes sont confrontées dans les différentes régions de l’espace francophone, d’identifier les combats communs, d’explorer les différentes formes de militantisme pour les droits des femmes et d’encourager par un dialogue intergénérationnel l’émergence d’une nouvelle génération encore plus impliquée sur les questions de l’égalité femmes-hommes, des droits et de l’autonomisation des femmes. Nous considérons que cette initiative est tout fait en phase avec nos propres actions en matière d’EFH. Lorsqu’elle les juge pertinentes, l’OIF a toujours soutenu les initiatives en faveur des droits des femmes. Dans la mesure de ses moyens bien sûr. Pour amplifier l’impact et la portée des actions que nous soutenons, depuis sa prise de fonction, Mme Louise Mushikiwabo, la Secrétaire générale de la Francophonie, met par ailleurs en œuvre un vaste plan de mobilisation de ressources.