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Formation Femmes et Espace Public – 7 février 2020

Introduction

Cette formation sur les femmes et les espaces publics est axée sur l’urbanisme au sens large, dépassant la seule question de la sécurité pour traiter de la vie en ville. Il est important de préciser que les propos vont concerner la vie urbaine (ce ne sont pas les mêmes problématiques dans les milieux ruraux).

 

Problématique

Comment on fait une ville plus attractive en prenant en compte les aspirations de tous.tes ? (urbanisme, travail avec les services techniques des villes et les élus, marches exploratoires). Il a été spécifié que la participation des femmes à la construction de l’espace urbain est très très limitée. Il est également nécessaire de prendre en compte le fait que l’espace public n’est pas un espace neutre, comme l’opinion générale le suppose.

 

Les idées reçues

Des questions sur les idées reçues sur différents thèmes (circuler, occuper l’espace, participer, se sentir en sécurité…) ont été mises en débat :

  • L’espace public est public et appartient à tout le monde
  • Les motifs de déplacements des hommes et femmes sont les mêmes
  • Un arrêt de bus c’est un arrêt de bus, ça n’a pas d’autre fonction
  • Faire un jogging dans Paris à n’importe quelle heure est juste une question de motivation
  • Les hommes et femmes ont les mêmes usages de l’espace public
  • L’espace public est public et il n’existe pas d’espaces interdits à quiconque
  • Le temps passé dans la rue est le même, les raisons sont les mêmes
  • Les hommes depuis tout petit ont plus besoin d’occuper l’espace
  • Il y a les sports de filles et ceux de garçons
  • Pour les femmes le sport n’est pas une priorité
  • Les femmes ont moins apporté à l’Histoire que les hommes, c’est pour ça qu’elles sont moins présentes dans l’espace public
  • Rappeler les contributions des femmes ce n’est pas ça qui va changer les choses
  • Le masculin l’emporte sur le féminin
  • Signalétique piéton par exemple : le neutre n’existe pas
  • Tout éclairer fortement pour se sentir en sécurité
  • Le sentiment d’insécurité n’empêche pas les femmes de sortir le soir
  • Ce sont toujours les mêmes qui prennent la parole dans les concertations et on n’y peut rien changer
  • La parité ne change rien

 

Discussion et débat

  • L’objectif en travaillant sur l’espace public est de faire prendre conscience que la construction de cet espace a été une vision masculine ; ça a été conçu sans prendre en compte tous les avis. La façon dont l’espace est conçu entraîne une modification des relations qui y existent. Il n’est donc pas neutre, cela entraîne des modes de vie différents. Il faut que les citoyennes travaillent avec les services publics pour changer les choses.
  • Edith Maruéjouls (géographe du genre) et Yves Raibaud ont fait apparaître les problèmes de dépenses des villes en équipements sportifs qui sont inégalitaires (stade= pour les garçons = dépenses publiques de fait inégalitaires).
  • Idée que si on améliore l’espace public pour les plus « faibles » on l’améliore pour tout le monde è Idée d’une conception universelle.
  • Aujourd’hui on peut parler d’hyper masculinité dans l’aménagement du territoire

 

Conditions qui doivent être respectés pour des espaces publics égalitaires :

  • Avoir une parité femmes/hommes dans les jurys de sélection de projet
  • Organiser la participation des femmes en leur donnant la parole et en l’encourageant (exemple de la ville de Strasbourg : post sommet de l’OTAN, reconstruction d’un quartier endommagé en faisant un système de participation en allant consulter les gens dans les HLM)
  • : la Ville de Paris dans le cadre de la restauration de 7 places publiques a mis en place un critère « genre » (Nation, Bastille, place des fêtes, etc.)
  • Prise en considération des trajets autres que : domicile/travail (les femmes et les hommes ne se déplacent pas pour les mêmes raisons, aujourd’hui une femme en ville fait souvent plus de trajets qu’un homme: plus de probabilité d’aller faire les courses, d’amener les enfants chez le médecin…) = c’est une mobilité réelle
  • Zone piétonne : est-ce que le plan prend en compte les trajets différenciés des femmes au quotidien ?
  • On sait si des personnes modifient leur trajectoire en fonction de l’accessibilité (caddies, poussettes)
  • Y a-t-il des éléments de décor, de mobilier urbain qui gênent le passage ou la visibilité (pas de bonne visibilité, gêne le champ de vision = peur, sentiment d’insécurité) (panneau publicitaire, pots de fleurs, murets, passages souterrains, etc.) ?
  • Des éléments manquent pour se déplacer ; zone d’attente, arrêts de bus, visibilité, éclairage
  • Questions de signalétique

 

Aujourd’hui des études montrent que dans l’espace public souvent les hommes sont statiques et les femmes circulent, et plus les hommes sont statiques plus les femmes circulent vite (cf le harcèlement de rue). Or il y a une grande différence entre circuler et s’installer.

Il est également important de traiter la question des espaces d’exclusivité (officieusement)

 

Intervention de Laurianne :

  • Il faut observer les usages pour voir les pratiques
  • On doit s’intéresser à la participation citoyenne, associer les habitants
  • L’objectif d’une ville est le suivant : qu’elle soit mouvante, qu’elle puisse évoluer

 

Ouvrages et auteurs conseillés :

  • Eric Fassin et Didier Fassin
  • Zimmel : ouvrage sur la sociologie des grandes villes et la question de la temporalité

 

Conversations et exemples :

  • Certains endroits où les femmes ne peuvent pas aller ou s’installer librement (ex. au café)
  • Le masculinisme revient et amène à de l’agressivité
  • Le leadership féminin est différent de celui du masculin les femmes doivent être dans les instances de conseil, de décisions…
  • Les pouvoirs publics doivent prendre les devants (commune, conseil de quartier), si ça ne peut pas partir de la base, cela devrait être impulsé d’en haut.
  • Problème du choix vestimentaire pour les sorties nocturnes des filles et femmes
  • Exemple de la ville de Vienne : volonté politique

 

 

Conclusion : le droit à la ville est la capacité à participer activement, à faire valoir son point de vue et ses besoins. Encourager une utilisation permanente de l’espace.